À Fès, un colloque souligne le rôle des sultans et des oulémas du Maroc dans la préservation de la Sunna

Dimanche 9 novembre 2025, un colloque organisé par le Centre académique international des études soufies et esthétiques a mis en lumière « le rôle essentiel » des sultans et des oulémas du Maroc dans la préservation de la Sunna et la consolidation de l’amour pour le Prophète Sidna Mohammed (paix et salut sur lui) à Fès. Selon Aziz Qobayti Idrissi, président du Centre, « l’appel d’Amir Al‑Mouminine à faire de 1447 une année de célébration de la vie et des qualités du Prophète traduit la haute sollicitude que le Roi Mohammed VI accorde à l’amour du Meilleur des êtres, à l’attachement à son message et à son appel ayant guidé les Hommes des ténèbres vers la lumière ».

Aziz Qobayti Idrissi a indiqué que « les Marocains, à travers les âges, ont exprimé leur amour pour le Prophète », en évoquant l’ancrage marocain des pratiques dévotionnelles. Il a cité le “Dalâ’il al‑Khayrât” de Mohamed ibn Souleiman al‑Jazouli, dont « l’écho spirituel continue de résonner à travers le monde musulman ». Il a présenté la tazkiya (purification) comme « une méthode prophétique authentique axée sur la formation de l’être humain et la préservation de la patrie », un cheminement qui « vise à purifier l’âme, élever la moralité et remplacer les défauts par des vertus inspirées des qualités du Prophète », « clé du succès ici‑bas et dans l’au‑delà ».

Hassan Azzouzi, président du Conseil régional des oulémas de Fès-Meknès, a souligné « l’attention particulière qu’Amir Al-Mouminine accorde à la noble Sira prophétique ». Il a rappelé que, dans une lettre royale au Conseil supérieur des oulémas, le Souverain a « invité à tirer profit de cette année pour étudier les enseignements de la Sira et les leçons et valeurs qu’elle renferme », des valeurs qui « constituent le fondement de la mission des oulémas et des prédicateurs ». Pour Azzouzi, « la purification de l’âme est au cœur du cheminement de la foi », et « le concept de tazkiya, cité dans le Coran dans des contextes éducatifs liés au salut et à la réussite, a été mis en œuvre par le Prophète à travers une méthode rigoureuse auprès de ses compagnons ».

Le chercheur Mohamed Ghazlai a précisé que « la rédaction et la transmission de la Sira prophétique figurent parmi les sujets auxquels plusieurs générations d’oulémas ont consacré leur vie ». Il s’est ensuite attaché aux hadiths et aux actions du Prophète, et « déploient leurs efforts, talent, créativité et réflexion » pour composer des œuvres exigeant « des recherches rigoureuses et étendues ». Mustapha Bouhalla a relevé l’intérêt constant des oulémas marocains pour la Sira à travers « de nouveaux commentaires, leur enseignement dans les écoles et les zaouïas, ainsi que la collecte du patrimoine oral ». Il a mis en lumière « l’attention des habitants du Sahara marocain à l’étude, la mémorisation et la transmission de la Sira de génération en génération », au cœur des célébrations religieuses.

Mohamed Saïdi, membre du Conseil local des oulémas de Sidi Bernoussi à Casablanca, a rappelé « l’attachement profond des Marocains et des Souverains alaouites à la noble Sira du Prophète », citant « Sahih Al‑Boukhari », « vénéré tout particulièrement au Maroc ». Pour Mohamed Chawqi, directeur de l’Institut Ibn Arabi des études juridiques à Aït Melloul, la Sira « recèle de nombreuses leçons et sagesses éclairant le chemin du croyant et le guidant vers le droit chemin ».

Le colloque, inscrit dans la célébration du quinzième centenaire de la naissance du Prophète et conformément aux Hautes Orientations Royales, a articulé ses travaux autour de trois axes : la Sira comme « école de purification et de construction de l’Homme équilibré », le rôle des sultans alaouites dans la consolidation de l’amour prophétique, et la place des livres de prières dans la diffusion de cet amour.