Avec Bugonia, Yorgos Lanthimos signe un kidnapping conspirationniste aussi extravagant que dérangeant, porté par un duo d’acteurs au sommet et un dispositif visuel d’une inventivité constante. Emma Stone y incarne Michelle Fuller, PDG d’un géant pharmaceutique, enlevée par deux hommes persuadés qu’elle est une extra‑terrestre venue précipiter l’extinction de l’humanité, tandis que Jesse Plemons campe Teddy, complotiste brisé par le coma de sa mère après un essai clinique.
Remake en anglais du film sud‑coréen Save the Green Planet!, Bugonia mêle humour noir, torture psychologique et délire SF dans un huis clos étouffant où la cave du kidnappeur devient laboratoire d’idéologies toxiques. Lanthimos orchestre ce chaos avec sa mise en scène baroque habituelle : grand‑angles agressifs, ruptures de ton, déflagrations gore et fable écologique sur la destruction des abeilles et de la planète, jusqu’à un final apocalyptique qui confirme que l’héroïne n’était peut‑être pas si parano qu’elle en avait l’air.
Reste que cette surenchère de thèmes – critique du capitalisme pharmaceutique, réflexion sur le complotisme, satire des Etats‑Unis post‑vérité, interrogation métaphysique sur la valeur de l’humanité – rend le scénario lourdement chargé, au point de donner parfois l’impression d’un film interminable qui ne sait plus où poser le point final. Bugonia demeure une expérience de cinéma radicale, habitée par des performances renversantes et des idées de mise en scène fulgurantes, mais qui risque d’épuiser autant qu’elle fascine, tant elle pousse son concept jusqu’à la saturation.
Source : https://cinema.articlophile.com/blog/i/93295754/bu...






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