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CAN 2025: pour Pierre Vermeren, le Maroc mise sur le football pour doper son influence et la cohésion sociale


Le Samedi 20 Décembre modifié le Mardi 30 Novembre



Le Maroc fait du sport un langage commun tourné vers l’intérieur et l’extérieur. « Le sport, ça parle à la fois aux Marocains et au monde », explique Pierre Vermeren, interrogé par RFI. Selon lui, le football est « devenu vraiment quelque chose d’essentiel » et un puissant ressort d’adhésion « qui fait vibrer la corde nationale de manière pacifique » tout en améliorant l’image du pays.



Cette stratégie s’appuie sur des investissements visibles. Vermeren cite « la création de grands stades, notamment le très grand stade construit à Rabat selon les standards internationaux », un effort coûteux qui requiert « que tous les moyens de l’État et des grandes entreprises se mettent en ligne ». Il souligne que le nationalisme « trouve là un moyen de s’exprimer de manière consensuelle » et que des résultats sportifs « atteignent des degrés d’adhésion considérables ».

Le projet est également domestique: « Il y a une volonté avant tout de développer le football au niveau national », avec l’appui de structures comme l’Académie Mohammed VI. Vermeren insiste sur la construction d’une équipe nationale — incluant « une stratégie de recrutement des joueurs de la diaspora » — et sur l’essor d’un championnat qui canalise « le rêve footballistique » de la jeunesse, à condition d’assurer « beaucoup de rigueur, d’organisation et de prise en charge » par les associations, les lycées et l’armée.

La dimension internationale n’est pas absente. Rappelant le « retour du Maroc dans l’Union africaine en 2017 » et « l’offensive de ses banques en Afrique de l’Ouest et centrale », Vermeren décrit un pays en expansion, malgré des « complémentarités industrielles » parfois limitées et la pression de la Chine. Sur le dossier du Sahara, il affirme qu’« un avis du Conseil de sécurité de l’ONU fin novembre » a « plutôt donné raison au Maroc ». À défaut de confirmation externe dans les résultats de recherche fournis, ces éléments doivent être entendus comme relevant de l’analyse exprimée dans l’entretien avec RFI.

Le pari sportif sert aussi de vitrine organisationnelle. Accueillir de grandes compétitions « montre un pays capable d’assurer transport, logement, nourriture, dans une ambiance de sécurité et de joie de vivre », dit Vermeren, qui y voit une exigence « de développement et de construction de la société ». L’objectif, ajoute-t-il, est de prouver que le Maroc est « à un haut niveau de développement » et apte à tenir des événements que « longtemps, les organisations internationales » jugeaient hors de portée.

Ce volontarisme ne résout pas tout. Vermeren prévient que le sport « ne suffira pas » à lui seul à « réduire les inégalités », quoique « ça va donner du travail, de l’espoir, structurer certains secteurs ». Interrogé sur une phrase attribuée au roi Mohammed VI en 2022 — le football comme « levier de réussite et de développement humain durable » — il rappelle que l’enjeu politique et social demeure « supérieur »: promouvoir « un Maroc qui gagne », sans éluder les demandes de santé et d’emploi portées par la jeunesse.




Source : https://lemag.articlophile.com/blog/i/93295113/can...