
Qui n’a jamais subi la censure anonyme, mystérieuse, occulte et injustifiée hormis une phrase-type à l’égard d’un de ses commentaires sur le site Internet d’un journal voire d’une de ses publications ou photographies sur les réseaux sociaux ?
Nombre d’entre nous ont alors, souvent vainement cherché à dialoguer pour comprendre la raison de cette censure et en obtenir l’annulation. Souvent en vain.
Restent des questions demeurées sans réponse : pourquoi ces censures occultent-elles la défense d’Israël et acceptent-elles sa diffamation haineuse ? Pourquoi des nus artistiques sont-ils censurés, alors que des images djihadistes violentes sont tolérées ? Pourquoi la critique de l’islam est-elle souvent refusée ?
Des reportages télévisés ont permis de découvrir les coulisses de sociétés privées recourant à des « modérateurs » de commentaires à ces articles de journaux français. Parfois installés dans des bureaux en France métropolitaine, ces « modérateurs » sont souvent recrutés, pour des raisons d’économies budgétaires, dans des pays d’Afrique du nord. Malgré les assurances du responsable de ces modérateurs affirmant son attachement à la légalité, on demeurait dubitatif en entendant les « modérateurs » exprimer leur extrême susceptibilité à l'égard de « sujets sensibles ». Ce qui soulignait l’écart entre les libertés occidentales et les conceptions de l’acceptable par ces « modérateurs ».
« Ignorer ou supprimer ? Cette question, les modérateurs des réseaux sociaux se la posent chacun vingt-cinq mille fois par jour ».


Lorsque l'administration du président Erdogan demande aux géants des réseaux sociaux de supprimer des contenus d'opposition politique qu'elle juge terroristes, sous peine de bloquer les sites sur le territoire turc, pourquoi les entreprises s'exécutent-elles ? Comment ne pas y voir une logique froidement mercantile ? »
« Quel est le meilleur moyen d'engranger de l'audience ? « L'indignation », répond Tristan Harris, ancien cadre de Google ».
« En privilégiant les contenus choquants, les réseaux sociaux – seule source d'information pour un nombre grandissant d'internautes – voient leur vision segmentée s'imposer à leurs utilisateurs, polarisant une haine et déchaînant une violence bien réelles. C'est tout le paradoxe de ces nouveaux maîtres du Web, qui épuisent leurs sous-traitants à purger les réseaux tout en bâtissant des algorithmes au service de la colère ».
« Un mal du XXIe siècle intelligemment expliqué par Hans Block et Moritz Riesewieck qui, des Philippines à la Silicon Valley, examinent les deux côtés de la chaîne dans un documentaire à charge, exhaustif et passionnant ».
« Les nettoyeurs du Web - The Cleaners » par Hans Block et Moritz Riesewieck
Allemagne, 2018, 85 min
Sur Arte le 28 août 2018 à 22 h 25
Visuels :
Il existe une gigantesque industrie parallèle de censure numérique à Manille, le plus grand site mondial de modération de contenu.
Le bureau des "nettoyeurs" : l'équipe de nettoyage de la décharge numérique n'est pas autorisée à parler à qui que ce soit de leur travail incriminant.
Manille cache l'industrie parallèle de la censure numérique : elle est censée empêcher les contenus indésirables d'entrer dans les réseaux sociaux.
© Gebrueder Beetz
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