À Marrakech, il est devenu populaire pour les visiteurs de séjourner dans un riad. Ces maisons traditionnelles ont cessé d’être des foyers pour se transformer, en deux décennies, en hôtels au cœur de la médina classée au patrimoine mondial par l’UNESCO. Avec leurs patios intérieurs — jardin ou fontaine — et des ouvertures tournées vers l’intérieur, ces habitations structurent l’urbanisme de la vieille ville, étendue sur près de 600 hectares et ceinte d’environ 19 kilomètres de remparts. « Dans notre rue, il ne reste que trois familles, le reste des riads sont des hôtels. Parfois, ils réunissent plusieurs maisons en un seul », confie Sara, habitante de la rue Jamaa, jointe par EFE.
Dans des quartiers comme Bab Doukkala, Mouassine ou Laqsour, la présence des hôtels-riad a renchéri le marché immobilier. « La plupart des propriétaires sont des étrangers qui les ont achetés comme investissement, ce qui a fait grimper les prix », poursuit Sara. Elle évoque la mise en vente du riad d’une amie à 20 000 000 de dirhams (environ 1,8 million d’euros), information relayée par EFE. Historiquement, ces maisons abritaient des commerçants et artisans en raison de leur proximité avec les ateliers et la place Jemaa el-Fna, aujourd’hui emblématique.
À partir de la fin des années 1990, sous l’effet de l’essor touristique et de l’intérêt patrimonial suscité par la ville. Abdelali, guide de 40 ans et résident de la médina, se souvient : « Quand j’étais enfant, les quartiers étaient habités par des familles ; aujourd’hui, il y a des zones historiques où plus personne ne vit ». La tendance s’est accompagnée d’une vague de restaurations portées par des acheteurs étrangers, qui ont transformé ces demeures en espaces d’accueil.
Salah Wahili, président de l’Association des guides touristiques de Marrakech, l’attrait du riad réside dans la possibilité d’une expérience partagée. « Les visiteurs recherchent une immersion dans la vie et les habitudes des familles marocaines », ajoute-t-il. Afin de s’adapter, les riads ont élargi leurs services : expériences de hammam, cours de cuisine marocaine, mais aussi accueil de mariages, anniversaires et événements culturels. « Il faut préserver l’authenticité de la médina — les souks, les échoppes, le hammam et les lieux du quartier — car avec les riads, ils forment l’esprit de Marrakech », insiste Wahili.
La ville, principale destination touristique du pays et annoncée parmi les hôtes de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du monde 2030, voit les riads s’imposer comme un pilier de l’offre. Selon les derniers chiffres officiels cités par EFE, Marrakech a enregistré 11 millions de nuitées sur les dix premiers mois de l’année, soit 31 % du total national. Pour sa part, atteint 18 millions de visiteurs au cours des onze premiers mois de 2025, dépassant le cumul de l’année précédente.
Source : https://lemarrakech.articlophile.com/lebulletin/i/...






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