La Colombie est actuellement en proie à d'importants feux de forêt, exacerbés par la sécheresse et le phénomène climatique El Niño. Ces incendies, qui ont démarré il y a deux semaines, sont une conséquence directe du réchauffement climatique et sont aggravés par des feux volontairement allumés par des agriculteurs et des éleveurs pour défricher des terrains. Le 30 janvier, après une intense lutte, la majorité des feux entourant Bogota ont été maîtrisés, laissant la capitale sous un épais voile de fumée. Cependant, le calvaire n'est pas terminé : de nombreux habitants souffrent encore de symptômes liés à la fumée, et douze incendies continuent de se propager librement à travers le pays.
La situation est telle que des feux ravagent même la Sierra Nevada de Santa Marta, un site sacré pour plusieurs communautés amérindiennes, dont les connaissances ancestrales sont reconnues comme patrimoine immatériel de l'humanité. Malgré les efforts des pompiers kogi, l'ampleur de la catastrophe dépasse leurs moyens.
Face à cette urgence, le gouvernement de Gustavo Petro, qui a sollicité une aide internationale, a pris la décision de convertir trois avions initialement destinés à la lutte antidrogue en bombardiers d'eau. Ces avions AT-802, équipés pour cette nouvelle mission, seront opérationnels dès le 20 février. Ils marquent un tournant dans la stratégie du gouvernement Petro, qui souhaite mettre fin à l'utilisation controversée de glyphosate dans la lutte antidrogue, en faveur d'une politique plus respectueuse de l'environnement.
Par ailleurs, Rodrigo Botero, défenseur de l'environnement, pointe du doigt la responsabilité des hommes d'affaires dans ces incendies, accusés de brûler des forêts pour agrandir leurs terrains pour l'élevage ou l'agriculture intensive. Selon lui, les intérêts économiques l'emportent souvent sur la préservation de l'environnement. Ce constat soulève des questions sur la gestion et la protection des terres en Colombie.