Comment le thé Rooibos façonne les flux commerciaux Afrique–Chine

Publié le 02/26/2024
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Le thé Rooibos, boisson traditionnelle originaire d'Afrique du Sud, attire l'attention internationale alors que Pékin prend position face à cet ingrédient populaire chez les amateurs de bien-être. En effet, après avoir abaissé drastiquement leurs taxes sur le précieux breuvage – jusqu'à 80 % –, les autorités chinoises espèrent transformer leur immense marché intérieur en terre promise pour le Rooibos sud-africain. Ce geste intervient dans un contexte où le commerce bilatéral entre l'Afrique et la Chine reste timide, marqué notamment par un solde défavorable pour l'Afrique.

Jusqu'ici, si la Chine était le principal partenaire commercial de l'Afrique du Sud, elle ne figurait même pas parmi les premières nations clientes pour le fameux thé rouge sans caféine. Pour combler ces lacunes, il semble crucial de faciliter l'accès au géant asiatique afin non seulement de renforcer les relations commerciales, mais aussi de créer davantage d'emplois locaux grâce à la valorisation ajoutée apportée par le conditionnement sous forme de produits finis. Des sociétés chinoises commenceraient déjà à importer des feuilles crues de Rooibos avant de les mettre en valeur via leurs propres marques.

Cette évolution soulève également des questions quant à la reconnaissance des indications géographiques protégées (IGP) telles que celle obtenue par le Rooibos européen en 202, ainsi qu'à propos de l'impact potentiel sur les communautés indigènes impliquées historiquement dans la filière, dont certaines peinent encore à profiter pleinement de la croissance mondiale du secteur. Alors que le Rooibos gagne progressivement en popularité hors frontières, alliant saveurs appréciées et propriétés médicinales présumées, il devient essentiel de veiller à ce que tous les maillons de la chaîne profitent équitablement de cette success story made in South Africa.