Dubaï, souvent perçue comme un paradis pour les riches investisseurs, est également devenue un refuge pour les proches du régime syrien de Bachar El-Assad et du Hezbollah libanais, malgré les sanctions internationales. Une enquête intitulée "Dubai Unlocked", menée par Daraj et 71 autres médias internationaux, révèle que de nombreux hommes d'affaires syriens et libanais ont investi massivement dans l'immobilier de luxe à Dubaï entre 2020 et 2022. Ces données proviennent du département foncier de l'émirat et d'entreprises publiques des Émirats arabes unis.
Parmi les investisseurs syriens, on retrouve les frères Rami et Ihab Makhlouf, cousins de Bachar El-Assad, ainsi que les frères Samer et Amer Foz, tous sous sanctions américaines. Ils ont acquis des propriétés d'une valeur totale estimée à 50 millions de dollars, alors que la Syrie est en proie à un effondrement économique. Du côté libanais, plusieurs hommes d'affaires liés au Hezbollah, considéré comme une entité terroriste par les Émirats, ont également pu acheter des maisons de luxe et établir des succursales à Dubaï. Cette situation contraste avec l'expulsion de nombreux Libanais moins fortunés pour des liens présumés avec le Hezbollah.
L'enquête souligne que Dubaï offre des opportunités pour le blanchiment d'argent et accueille des personnalités recherchées du monde entier. Maria Giuditta Borselli, cheffe de projet pour le Center for Advanced Defense Studies (C4ADS), explique que les responsables de la corruption utilisent des juridictions secrètes comme les Émirats arabes unis pour dissimuler leurs actifs. Les agents immobiliers à Dubaï sont réputés pour poser peu de questions sur l'origine des fonds de leurs clients, facilitant ainsi ces transactions douteuses.
