Le maire de Noisy-le-Sec, Olivier Sarrabeyrouse (PCF), s’est engagé à reprogrammer la projection du film "Barbie" dans sa commune, après l’annulation d’une séance qui a provoqué une vive polémique locale et nationale. Cette décision avait été prise dans la soirée du 8 août suite à des menaces proférées par un groupe d’une dizaine de jeunes hommes contre des agents municipaux, selon l’édile. Il s’agissait, selon lui, de "protéger" le personnel face à ces incidents, jugés suffisamment graves pour justifier un dépôt de plainte, désormais suivi par une enquête judiciaire pour menaces et actes d’intimidation envers des agents du service public.
Les jeunes mis en cause reprochaient au film réalisé par Greta Gerwig de faire "l’apologie de l’homosexualité" et de "porter atteinte à l’intégrité de la femme", tout en arguant que la diffusion publique n’était pas adaptée aux nombreux enfants présents. Ils ont toutefois nié tout lien avec des motivations religieuses, insistant sur des critiques concernant la vulgarité supposée de certaines scènes. Ce sentiment était partagé par plusieurs habitants du quartier, dont des parents, qui ont contesté le choix du film, retenu par une minorité à travers un vote en ligne. Certains jugeaient plus approprié un film familial comme "Shrek" pour une projection en plein air.
Des débats se sont rapidement déclenchés sur place entre les défenseurs de la liberté de programmation et ceux dénonçant les contenus "sexuels" ou "militants" de "Barbie". La tension s’est exacerbée sur les réseaux sociaux, où le maire a dénoncé une "récupération politicienne" et la propagation de propos racistes et islamophobes à l’encontre de la commune.
Sur le plan national, l’annulation a suscité des réactions tranchées. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a condamné "les pressions d’une minorité violente qui veut hallaliser l’espace public", considérant inacceptable tout recul face à des revendications communautaires. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a évoqué sur X une "atteinte grave à la programmation privant familles et enfants d’une activité culturelle", tandis que plusieurs élus, dont le député RN Yoann Gillet, y ont vu une soumission à une idéologie islamiste.
Malgré la tenue paisible des lieux le lendemain de la polémique, l’affaire illustre la sensibilité croissante autour des choix culturels dans l’espace public, particulièrement lorsque ceux-ci font l’objet de débats sur la morale, la religion, ou la place des minorités. "Barbie", qui aborde des thématiques féministes et de l’identité, est interdit dans plusieurs pays du monde, mais reste "tout public" en France, où la controverse relance les discussions sur la cohésion sociale et la liberté d’expression au sein des quartiers populaires.
Source : https://cinema.articlophile.com/blog/i/90500919/an...