Le 1er juin 2025 restera comme une date importante dans l’histoire du dossier du Sahara Occidental. À Rabat, lors de la cinquième session du Dialogue stratégique maroco-britannique, le Royaume-Uni a officiellement reconnu la proposition marocaine d’autonomie comme la base « la plus crédible, viable et pragmatique » pour une résolution durable du différend régional. Par cette déclaration, Londres devient le troisième membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU – après les États-Unis et la France – à soutenir explicitement la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, marquant ainsi un changement dans la diplomatie autour de ce dossier
Ce ralliement britannique intervient dans un contexte symbolique : le Maroc s’apprête à célébrer les 50 ans de la Marche Verte, événement fondateur de l’unité nationale autour de la marocanité du Sahara. Cette reconnaissance s’inscrit dans une dynamique internationale qui voit le plan d’autonomie marocain, présenté en 2007, s’imposer comme la seule solution réaliste et consensuelle, soutenue désormais par trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et plus de 120 États à travers le monde.
Le ministre des Affaires étrangères David Lammy a annoncé la position britannique aux côtés de son homologue marocain Nasser Bourita. Cette position va bien au-delà d’un simple geste politique. Londres s’engage à agir en cohérence avec cette reconnaissance, tant sur le plan bilatéral qu’international, et à soutenir activement les efforts menés sous l’égide des Nations unies pour parvenir à un règlement définitif. Le communiqué conjoint souligne l’urgence de relancer le processus politique, tout en saluant la volonté du Maroc de dialoguer de bonne foi avec toutes les parties concernées pour préciser les contours de l’autonomie régionale dans le cadre de la souveraineté marocaine.
Ce soutien s’accompagne d’un renforcement du partenariat stratégique entre Rabat et Londres. Plusieurs accords et mémorandums d’entente ont été signés, couvrant des domaines variés que la sécurité, la cybersécurité, la lutte contre le terrorisme, l’innovation, les infrastructures portuaires et le développement durable. Parmi eux, un accord majeur entre BAE Systems, géant britannique de la défense, et les autorités marocaines, ouvre la voie à des investissements et à un transfert de compétences dans le secteur de la défense. Le Royaume-Uni a également annoncé que son agence UK Export Finance pourrait financer des projets dans les provinces du Sud, dans le cadre d’un plan d’investissement de 5 milliards de livres sterling, une première parmi les puissances occidentales
La réaction d’Alger ne s’est pas fait attendre. Avant même le Front Polisario, l’Algérie a vivement condamné la nouvelle position britannique, la qualifiant de « violation du droit international » et de tentative d’« imposer un fait accompli colonial ». Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé la vacuité du plan d’autonomie marocain et réaffirmé son attachement au principe d’autodétermination. Mais cette posture apparaît de plus en plus isolée, alors que la dynamique internationale s’accélère en faveur de la solution marocaine et que le statu quo prôné par Alger se heurte à la réalité d’un nouvel équilibre géopolitique
Pour Rabat, ce ralliement du Royaume-Uni parachève une séquence diplomatique exceptionnelle et constitue le dernier élément d’un basculement du dossier au sein du Conseil de sécurité. La reconnaissance britannique conforte la légitimité du Maroc, renforce sa position de leader régional et ouvre la voie à une accélération des investissements dans les provinces du Sud, désormais perçues comme un levier de stabilité, de croissance et d’intégration continentale.
En cette année anniversaire de la Marche Verte, le message envoyé par Londres et ses alliés occidentaux est clair : le temps des contestations et des ambiguïtés est terminé. Le Sahara occidental, tel que pensé par les tenants de l’indépendance, n’a plus d’avenir diplomatique. L’alignement inédit des grandes puissances sur la marocanité du Sahara ouvre une nouvelle ère, celle d’une paix fondée sur le réalisme, le développement partagé et la stabilité régionale.
Source : https://www.lemag.africa/articles/i/88966413/apres...