Sur son chemin vers la tribune, l’ancien secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelillah Benkirane, est arrêté par une foule des jeunes de son parti scandant : « Le peuple veut Benkirane de nouveau!». A l’exception de cette scène, il a été frappant que l’ex-chef du gouvernement parle l’inexistence de «l’Etat profond » au Maroc alors que ses camarades ne cessent de le rappeler à chaque occasion.
Pour Benkirane, au Maroc, il n’y a qu’un « seul Etat », selon ses dires lorsqu’il était l’invité, lundi à Casablanca, d’une rencontre de la Jeunesse justice et développement (JJD).
Pour la première fois, Benkirane n’a pas évoqué le concept « Atahakoum) (la main mise/absolutisme) lorsqu’il a parlé du « limogeage » et du « blocage » du gouvernement fin 2016 début 2017. Il n’a à aucun moment prononcé ce fameux « terme » leitmotiv qui était toujours présent dans ses discours à chaque fois qu’il avait le micro. C’est ce qui a été considéré par le site Hespress citant l’analyste politique et militant des droits de l’homme, Khalid Bekkari, comme « une reconnaissance implicite » par Benkirane qu’aujourd’hui l’autre courant (Rebbah-Ramid-Daoudi) l’aurait vaincu au niveau organisationnel.
Chose qui « n’est pas si sûre ni si simple car le jeu est plus subtile au sein du PJD», selon un activiste politique d’opposition à Rabat.
Nombreux ont été surpris de constater que l’ancien chef du gouvernement ignore dans son discours devant la JJD un certain nombre de questions qui ont conduit à un grand débat sociétal, sans même parler de la situation de son parti qui a été confronté à des secousses à la suite du limogeage royal et de la division interne.
Par ailleurs, Bekkari estime que « Benkirane est arrivé à la conclusion qu’il était fini organisationnellement et politiquement et que ni le palais ni le parti ne veulent son retour sur scène », ajoutant : « Benkirane signale à la nouvelle direction : soyez rassuré que je ne vais pas vous bousculer à l’avenir, et dit au palais : j’étais satisfait de mon exclusion et je suis à votre disposition si vous avez besoin de moi pour une consultation ou une médiation ».
Bekkari a indiqué qu’« après ce qui était arrivé au congrès national et ce weekend au congrès du Mouvement unicité et réforme (MUR) , Benkirane s’est rendu compte que toutes les cartes qu’il pouvait jouer lui étaient retirées, que les dirigeants s’accrochaient aux sièges et aux privilèges et craignaient toute collision.
Selon l’analyste, « C’est pour cela qu’il a choisi la tribune de la jeunesse pour dire qu’il existe une différence entre la peur des prisons, une peur légitime, et la peur de la perte de privilèges ».
+ Qu’on l’aime ou pas, Benkirane prend de plus en plus d’étoffe… » +
Dans cet analyse dans Hespress, Bekkari considère que « l’absence du mot « tahakoum » du discours de Benkirane était due à trois raisons :
- La première est d’ordre psychologique, parce que il était sous l’effet de l’achèvement de sa mort symbolique à travers ce qui était arrivé lors du congrès du MUR et par conséquent il répondait à ses frères ».
- La deuxième raison, selon Bekkari, « est liée au désir de Benkirane de ne pas impliquer le parti, s’il avait parlé de ces dossiers, surtout à ce stade, et après le dernier discours royal qu’il a ignoré à son tour, il apparaîtra comme s’il répondait au roi ».
- La troisième raison est que l’ancien leader de « la lampe pense que le palais pourrait avoir besoin de lui à l’avenir pour une médiation et ne veut donc pas brûler cette carte par une déclaration qui l’exclurait »
Bekkari voit que : « Benkirane était venu (à Casablanca) pour adresser un seul message interne, à savoir qu’à l’exception de la jeunesse le courant des ministrables a gagné, mais la différence entre eux et lui c’est la différence entre la loyauté et ce qu’il a appelé la « tabandiqa» (courbette)ajoutant que le mot « courbette » était destiné à des « dirigeants du parti PJD, plus qu’à des adversaires politiques ».
Bekkari a affirmé que « Benkirane a envoyé un signal au roi Mohammed VI, lorsqu’il a parlé des « hommes loyaux ». C’est une formule qu’il a toujours utilisée. Et d’jouter qu’il est « loyal à l’érudition sultanesque et au conseil sincère et sans ambiguïté.
Un message qui risque de fâcher en haut lieu et Benkirane le sait très bien car il veut convaincre qu’il est « plus royaliste que le roi », mais refuse de mettre un peu d’eau dans son vin, dit-on dans son entourage.
En fait, les barbus ne boivent plus de vin, l’a t-on oublié depuis très longtemps?
Par ailleurs, comme bien souligne dans la vidéo ici, Benkirane joue le rôle de « L’avocat des pauvres » face aux « insolents et arrogants » riches du Maroc.
C’est un véritable éléphant dans un magasin de porcelaine. Quand il parle et quand il bouge, Benkirane lamine ses adversaires et « prend plus d’étoffe au sens physique et moral ».
Que faire?
L’article Éclairage – Nouvelle sortie médiatique de Benkirane… avec de nouveaux ingrédients piquants… (Vidéo) est apparu en premier sur Article19.ma.
Source : http://article19.ma/accueil/archives/97228...






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