Le refroidissement par immersion des BESS, levier de résilience pour les infrastructures aéroportuaires

La technologie du refroidissement par immersion du système de stockage de l'énergie par batteries - Battery Energy Storage System (BESS) - devrait susciter un intérêt croissant dans les écosystèmes aéroportuaires. C'est ce qui ressort de l'étude menée par l’expert en aéronautique et en énergie, Wahb Kermadi. 

Le dispositif en question plonge directement les modules de batteries dans un fluide diélectrique, ce qui autorise le stockage à grande échelle près des infrastructures critiques, tout en éliminant pratiquement les risques d’incendie. Selon Kermadi, cette solution répond aux exigences de sécurité, de fiabilité opérationnelle et de gestion intelligente de la demande énergétique des plateformes aéroportuaires.

Les aéroports, véritables "petites villes" en termes de consommation et de diversité d’usages électriques, font face à des défis spécifiques. Ils doivent garantir l’alimentation sans interruption des tours de contrôle, systèmes d’éclairage ou équipements de piste, tout en intégrant une part croissante d’énergies renouvelables. 
 

Le recours au BESS à refroidissement par immersion, tel que préconisé par Kermadi, permet de lisser les pics de consommation, de limiter les coûts liés à la demande maximale et de sécuriser l’apport d’énergies intermittentes comme le solaire.

Ce type de stockage offre, au plan opérationnel, une longévité supérieure, une réduction de la maintenance et un encombrement moindre, des atouts pour des opérateurs soumis à des contraintes spatiales et budgétaires. M. Kermadi souligne que malgré un investissement initial légèrement plus élevé, le retour sur investissement est supérieur grâce à la durée de vie augmentée et à l’optimisation des ressources internes.
 

Dans le contexte de transition énergétique, l’intégration du BESS avec refroidissement par immersion favorise la neutralité carbone des aéroports. Elle permet de stocker le surplus d’électricité d’origine renouvelable et d’optimiser son utilisation, tout en générant potentiellement des revenus via des services au réseau électrique.

L'étude conclut que l’adoption de cette technologie n’est plus seulement un choix technique, mais une nécessité stratégique pour la résilience, la performance et la durabilité du secteur aérien moderne. Portée par la croissance du stockage par batterie et les ambitions climatiques mondiales, cette approche devrait devenir le standard pour les infrastructures aéroportuaires critiques.

Le refroidissement par immersion, en général, est une technique de gestion de la chaleur où les composants électroniques, comme les batteries ou serveurs, sont plongés dans un liquide diélectrique, non conducteur d’électricité.
Cette propriété empêche tout risque de court-circuit, contrairement à l’eau ordinaire qui, à cause de ses impuretés et de sa conductivité, causerait une dégradation et des dysfonctionnements en court-circuitant les circuits exposés.
Les liquides utilisés, comme des huiles minérales ou des fluides à base de fluorocarbone, transportent efficacement la chaleur vers des échangeurs, tout en assurant la sécurité électrique et une dissipation thermique supérieure à l’air.