Marrakech, nouveau moteur de croissance d’EasyJet hors d’Europe

En choisissant Marrakech pour y installer à l’été 2026 sa première base opérationnelle hors d’Europe, EasyJet confirme le rôle de la ville ocre comme hub stratégique du ciel marocain et comme porte d’entrée majeure du Royaume vers le continent européen. Ce projet, adossé à un partenariat de cinq ans avec l’Office national marocain du tourisme, représente plus de 150 millions d’euros d’investissement et le stationnement de trois Airbus sur le tarmac de l’aéroport Marrakech-Ménara, avec pour objectif de soutenir la montée en puissance d’un trafic touristique déjà record.

Concrètement, Marrakech devient la véritable plaque tournante de la compagnie au Maroc: l’ouverture de nouvelles liaisons directes avec Hambourg, Lille et Strasbourg, ainsi que le renforcement du réseau existant, doivent alimenter une hausse de l’offre vers le Royaume, avec une cible de plusieurs millions de passagers supplémentaires d’ici 2030. Pour la ville, l’enjeu est double: conforter son statut de destination phare des city-breaks et séjours «all inclusive», tout en irrigant l’arrière-pays – Atlas, désert d’Agafay, vallées et villages – d’un flux régulier de visiteurs européens à la recherche d’expériences culturelles et nature.

Sur le terrain économique, la base de Marrakech est appelée à générer une centaine d’emplois directs et plusieurs milliers d’emplois indirects dans l’aérien, l’hôtellerie, la restauration, le transport et les services touristiques. Chaque avion basé dans la cité ocre représente des dizaines de millions d’euros de valeur ajoutée pour le tissu local, entre dépenses des voyageurs et investissements des opérateurs. Pour les acteurs marrakchis du tourisme, c’est un coup d’accélérateur bienvenu au moment où la ville se prépare aux grandes échéances sportives – CAN puis Mondial 2030 – et doit fluidifier l’accueil de flux croissants de touristes.

Le choix d’EasyJet ne s’explique pas seulement par les performances du marché marocain, en forte croissance, mais aussi par l’attractivité singulière de Marrakech: connectivité déjà dense, offre hôtelière diversifiée, image internationale forte et capacité à fonctionner en destination «quatre saisons». Pour la compagnie britannique, ancrer des appareils à Marrakech, c’est sécuriser des capacités au départ de plusieurs marchés européens matures, tout en profitant de la dynamique d’un pays qui investit massivement dans ses infrastructures aéroportuaires.

En toile de fond, cette décision s’inscrit dans une stratégie marocaine assumée: faire de Marrakech bien plus qu’une carte postale touristique, en en faisant un nœud logistique et économique au cœur de la croissance du tourisme national. Si le pari est tenu, la ville ocre pourrait devenir, dans les années qui viennent, non seulement la vitrine du Maroc pour des millions de voyageurs, mais aussi un laboratoire du modèle de développement tiré par l’aérien et le tourisme à l’échelle du Royaume.