La vague de protestations qui secoue actuellement le Maroc révèle une fracture profonde entre la jeunesse et les institutions gouvernementales. Selon Mohsen Benzakour, expert en psychologie sociale, ces manifestations qui se poursuivent depuis quatre jours traduisent un malaise sociétal profond et légitime.
Dans une analyse exclusive pour TelQuel Arabi, Benzakour souligne que le taux de chômage alarmant de 64% chez les jeunes, révélé par Bank Al-Maghrib, constitue le catalyseur principal de ce mouvement. "Cette génération Z évolue dans un contexte particulier où les réseaux sociaux amplifient leur capacité de mobilisation, tout en créant une dynamique émotionnelle collective", explique-t-il.
Le psychologue pointe notamment l'inefficacité de l'approche sécuritaire adoptée par le gouvernement. "Les arrestations et les cautions imposées, variant entre 3000 et 5000 dirhams, ne font qu'exacerber la crise de confiance", observe-t-il, citant les incidents survenus à Agadir, Midelt et Taroudant comme symptomatiques des dysfonctionnements du système de santé et d'éducation.
Pour Benzakour, la réponse gouvernementale reflète une incapacité à gérer les crises sociales. "Face à une crise socio-économique, le dialogue et la communication directe sont essentiels", insiste-t-il, déplorant le silence des partis politiques qui risque d'accentuer le désengagement civique des jeunes.
"L'opportunité de reconstruire la confiance a été manquée", conclut l'expert, soulignant que l'absence de réformes structurelles profondes et le recours systématique à l'approche sécuritaire pourraient avoir des conséquences durables sur la participation politique de toute une génération.
Source : https://lemag.articlophile.com/blog/i/91451171/un-...